Méditation du Petit Journal de Sainte Faustine – 4 fév. 2022

Voici ce qu’écrit soeur Faustine à l’intention de son père spirituel
pour le
mois d’avril 1933 et la retraite qui précède ses voeux perpétuels :

« Avant ma confession, j’ai entendu dans mon âme les paroles suivantes :
« Ma fille, dis-lui tout et découvre-lui ton âme comme tu le fais avec moi. Ne
crains rien ; c’est pour te rassurer que je mets ce prêtre entre moi et ton âme,
et les paroles par lesquelles il te répondra seront les miennes. Révèle-lui les
choses les plus secrètes de ton âme. Je lui donnerai la lumière qui lui fera
connaître ton âme.’ » (PJ 232)

Méditation :

Le prêtre confesseur est le ministre, le serviteur de la grâce du Christ, le porte-parole de Celui qui se tient invisiblement dans le confessionnal. L’âme a bien tort d’être inquiète dans la démarche de la confession, car elle va à la rencontre de son Seigneur. Elle va à un rendez-vous d’amour. C’est d’abord cela, la confession : le Seigneur, en nous délivrant de nos péchés, nous prend dans ses bras et nous embrasse, nous délivre de nous-mêmes pour nous réconcilier avec Lui.

La démarche vient de l’appel de Dieu, ce n’est pas en réalité une démarche qui dépend de nous, et nous le comprenons bien lorsque nous pratiquons la confession régulière et à intervalles fixés par le père confesseur. Nous comprenons mieux que c’est une oeuvre de Dieu et que c’est à son appel à le rejoindre que nous répondons en marchant vers le confessionnal.

Ce n’est pas au prêtre que nous nous adressons mais à Jésus, même si nous disons rituellement « mon Père ». Le prêtre est là comme signe du Christ, il est son visage, son oreille, sa voix, sa main, et cela nous rassure car nous pouvons être sûrs que ce qui est écouté par le prêtre est entendu par Jésus, que ce qui nous est prononcé par le prêtre nous est dit par Jésus, que la main qui nous bénit est celle du Seigneur présent. Quelle puissance sort de ces mains du prêtre, de ces mains qui planent au-dessus de notre tête !

En nous conviant à Le rencontrer dans le secret, Jésus nous murmure ce qu’il a murmuré au moment décisif où son disciple, son compagnon, son ami Judas Iscariote s’est approché de lui en conduisant la cohorte de ceux qui venaient l’arrêter dans le Jardin des Oliviers : Judas le salue devant tout le monde et lui donne un baiser, mais Matthieu, témoin de la scène, entend la réaction de Jésus : « Compagnon, contre qui es-tu venu ? » (Mt 26, 50). Et Judas ne répond pas.

Jésus désire que nous saisissions chaque confession comme si c’était le moment du dernier rendez-vous de notre vie terrestre avec lui, comme un instant qui décide de notre salut, et il désire que nous venions à lui le coeur ouvert, sincère et tout prêt à l’embrasser dans le pur amour de lui. Ne craignons rien, l’aveu et la contrition nous sont donnés comme l’occasion de nous ressaisir de notre aveuglement, de nos multiples trahisons de Dieu, pour retrouver la communion au Christ. Approchons-nous donc de Jésus pour un baiser sincère.

Soyons comme l’apôtre Pierre qui l’avait renié en l’abandonnant : le Seigneur lui propose une contrition sincère en lui posant trois fois la question de l’amour de lui : Pierre, m’aimes-tu ? Oui, compagnon, pour quoi es-tu venu ? pour qui ? Es-tu disposé à la contrition ? As-tu le très grand regret de m’avoir offensé ? Parce que je suis infiniment bon, et infiniment aimable, et que le péché me déplaît.

Répondons comme Pierre : Oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime ! Et c’est pour te le dire que je suis venu.

Le Seigneur sait tout, il sait déjà tout de nous, des dispositions de notre coeur, il sait tout de notre péché, et de notre sincérité à nous approcher de lui, de notre amour pour lui. Tenons-nous prêts à entendre de la bouche du prêtre, c’est-à-dire de Jésus qui est la Miséricorde : « Mon fils, ma fille, ne craignez rien et parlez. Pour qui, pour quoi êtes-vous venu(e) ? »

Pierre Sokol et Isabelle Kamaroudis
relecture par le Père Dominique Aubert